Il est né le 6 octobre 1773, il y a jour pour jour 250 ans. Le Roi Louis-Philippe est Orléans, non seulement par son père, mais aussi par sa mère, arrière-petite-fille du Régent. S’il descend de Louis XIII, d’Henri IV et de Saint Louis par la lignée directe, il connait aussi le rare privilège de descendre du grand Louis XIV par quatre lignes différentes. Le Roi Louis-Philippe descend aussi des autres branches de la famille royale, Condé et Conti : le Grand Condé est deux fois son quintisaïeul et le roi François Ier, rois Valois, également son ancêtre par les Savoie. D’autres failles royales ou princières lui ont apporté leur sang : Habsbourg d’Espagne et d’Autriche, Savoie, Palatin, Bade, Saxe, Este, Médicis… Mais également l’apport de grandes familles aristocratiques françaises comme Montmorency, Noailles, Rochechouart-Mortemar, Bournoville, Roquelaure ou Maillé-Brézé. Enfin, par son arrière-grand-Père Conti, le sang des Mazarins, porteur de ruse et de finesse, vient s’ajouter à ce mélange heureux.
Louis-Philippe, né près du trône, dans l’opulence, a vu la ruine de sa famille et de la monarchie, et tomber la tête de son roi. Il a assisté à la déchéance matérielle et morale, jusqu’à l’ignominie, de l’être qu’il aime le plus au monde, son père. Il a vu de près les deux absolutismes, autocratie et révolutionnaire, et appris le libéralisme. Il a commandé des armées et connu tour à tour la griserie de la victoire et le goût des cendres de la défaite. Il est séparé de toute sa famille et part pour l’exil, quelques louis en poche seulement. Il n’a pas 20 ans.
Commence alors une période d’errance qui le conduira en Belgique, en Suisse où il exercera le métier de professeur, dans les pays scandinaves où il participe à une première expédition jusqu’au Cap nord. Dans ses périples il utilisera plus d’une dizaine de faux noms pour déjouer ses détracteurs, il se cache, dors dans des granges, est sommé de quitter les lieux lorsqu'il est reconnu, seul et sans argent il parcours les routes en se faisant aider de quelques fidèles. En 1796, il rejoint Philadelphie pour y résider avec ses jeunes frères fraichement libérés de prison. Il découvre les territoires du Nord-Est puis séjourne à la Havane. L’arrivée au pouvoir de Bonaparte l’empêche de retourner en France, il s’établit alors en Angleterre. Il se réfugie ensuite en Sicile, épouse Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles. Le couple s’établit à Palerme et aura dix enfants.
Louis-Philippe est maître de son destin. Sous les règnes de ses cousins Louis XVIII et de Charles X, la popularité de Louis-Philippe grandit en raison de sa position politique plus mesurée que celle des ultras du royalisme. En juillet 1830, le roi Charles X abdique sous la pression, les idées avancées de Louis-Philippe le poussent vers le trône.
Le Roi Louis-Philippe a réussi une prouesse: celle de concilier les déchirures françaises nées des guerres civiles révolutionnaires, d'unir le meilleur de l'Ancien régime et de la Révolution, et de créer un régime politique qui respecte les libertés fondamentales. Il eut à coeur de réconcilier les Français entre eux. Louis-Philippe comprit que l'histoire devait être le ferment de l'unité d'un peuple, non de sa division. Sous son règne, la France retrouve sa place d'équilibre dans le concert de l'Europe et l'économie repart. Pour le roi, c'est du respect des libertés et des personnes que naît et survit la communauté, meilleur rempart à la fragmentation individualiste et au communautarisme. S’il est un ardent défenseur de la paix en Europe, il favorise la politique d’expansion territoriale hors de France en Afrique et en Asie. Il est à l’origine d’une politique de développement industriel.
La prospérité économique du début de son règne cède la place à une grave crise économique et sociale qui poussera le roi à abdiquer le 24 février 1848 et à prendre à nouveau le chemin de l’exil. Il ne reverra plus la France de son vivant et s’éteint en Angleterre en 1850.
Les français doivent beaucoup au Roi Louis-Philippe, père du libéralisme et de la France moderne.
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