La décision de retrait de notre présence du Niger que le Président de la République a annoncé lors de son entretien télévisé devant deux journalistes le 24 septembre 2023, était inéluctable. En effet, nous nous retrouvons, comme au Mali, même si on peut le regretter, dans une situation militaire intenable devant faire face à des putschistes militaires ayant renversé le président démocratiquement élu ayant perdu tout pouvoir de décision, une armée nigérienne contre nous, des islamistes que nous ne pouvons plus combattre après avoir sacrifié des soldats qui ont donné leur vie pour défendre un pays qui ne veut plus de nous, mais qui nous avait appelés pour le défendre, des Russes et des Chinois qui ne nous veulent pas forcément le plus grand bien et aussi des Américains dont la volonté de prendre notre parti est pour le moins peu visible.
Les 1 500 soldats français de la base aérienne projetée (BAP) située près de l’aéroport de Niamey, sont au cœur d’un bras de fer entre l’Élysée et les putschistes du 26 juillet qui souhaitaient le départ de nos forces après avoir dénoncé plusieurs accords de coopération militaire. La situation de nos militaires devenait préoccupante, car elle se dégradait depuis le début du mois de septembre quant au ravitaillement alimentaire, réserves qui s’épuisent, pas d’autorisation de sortie, crainte d’une montée de la violence des manifestants nigériens, manipulés par des extrémistes qui amplifient le sentiment anti-français. La foule bloque tous les accès au camp français, empêchant même les personnels locaux de venir travailler sur la BAP. Le filtrage ne serait pas effectué par les forces armées nigériennes, mais par les manifestants.
Les conditions de vie sont de plus en plus compliquées. Aucun mouvement d’avion, les déplacements entre la zone vie et la zone technique sont surveillés et filtrés par l’armée nigérienne. La base vivait sur les réserves de carburant et des congélateurs jusqu’à cette semaine, mais elles s’épuisent.
Si la situation sur la BAP reste encore tenable pour un temps de plus en plus limité, en revanche, celle les deux bases avancées situées à Ouallam et Ayorou devient intenable, car compte tenu de l’impossibilité de les ravitailler, les détachements manquent cruellement d’eau, de nourriture et de carburant qui est nécessaire pour faire tourner les groupes électrogènes pour produire de l’électricité
Alors, comme au Mali, nos soldats n’ayant aucune vocation à servir de cibles pour un tir aux pigeons pour tous les autres, nous n’avions d’autre possibilité que celle de faire nos bagages et de mettre en œuvre un nouveau déploiement de nos forces vers d’autres pays, en supposant que des mouvements de même nature ne seront pas déclenchés par certains, y compris ceux qui se revendiquent être de nos amis, mais donnant la priorité à leurs intérêts nationaux, pour nous voir disparaitre de ce continent.
Général (2s) Jean MENU
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