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Une cérémonie d'ouverture que je condamne

Que les choses soient claires : j’étais le premier à dire à qui voulait bien l’entendre « il faut absolument regarder la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, ça va être le plus beau spectacle jamais réalisé dans l’Histoire ». C’est dire si j’étais un enthousiaste. Je pensais du fond du cœur, et apparagent très naïvement, que le très talentueux Thomas Jolly, « le surdoué du spectacle qui voit toujours plus grand » titrait Le Figaro, allait faire des merveilles avec la plus belle scène du monde : Paris ; la Seine et ses quais.


Nous avons donc, Naomi et moi, planifié avec enthousiasme cette cérémonie d’ouverture dans une suite d’hôtel en Bavière, grand écran, bonne bouteille de vin et de quoi nous nourrir. Tout pour ne pas nous éloigner de l’écran ne serait-ce qu’une seule minute de peur de manquer le moindre détail qui ferait son importance.


Malgré les attentes élevées et le battage médiatique, cette cérémonie qui se voulait être un événement mémorable et grandiose, a malheureusement été une très grande déception, voir même une consternation face à certaines scènes que je condamne vivement.


Le choix artistique et les performances n’ont pas réussi à nous captiver, sans parler de celles qui nous ont choqué. La tentative de marier l’histoire de Paris avec des éléments contemporains s’est révélée être un mélange confus et incompréhensible. Les segments étaient mal coordonnés, créant des transitions abruptes et incohérentes. Les effets spéciaux, censés ajouter une dimension spectaculaire à la cérémonie étaient de médiocre exécution et d’un manque d’originalité désolant.


MARIE-ANTOINETTE DECAPITEE


L’un des moments les plus honteux de cette cérémonie d’ouverture était le tableau mettant en scène la reine Marie-Antoinette décapitée chantant sur un air révolutionnaire repris par le groupe métal français Gojira. Cette représentation était scandaleuse et parfaitement inappropriée. Les nombreux chefs d’État monarques, européens ou pas, dont certains étaient présents, ont certainement apprécié cette scène de mauvais goût. La Révolution française est un sujet chargé de douleur et de violence. Représenter la reine Marie-Antoinette décapitée, un acte qui évoque une période de terreur et de sang qui a fait plus de 600.000 morts français (voir article « 14 juillet, jour de deuil national »), est scandaleuse pour une célébration qui se veut festive et universelle.


La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques est censée rassembler les peuples autour de valeurs de paix, de fraternité et d’amitié, et non rappeler des moments historiques de division et de cruauté. Cette scène était incompréhensible et affligeante.


PARODIE DE LA SCENE DU CHRIST


Thomas Jolly s’est ensuite glorifié en parodiant la dernière Cène du Christ avec des drag-queens : insensibilité religieuse que je condamne et une fois de plus inadéquation avec l’esprit des Jeux Olympiques. Cette scène sacrée pour plus de 2,4 milliards de chrétiens, religion la plus pratiquée à l’échelle mondiale, est offensante et blasphématoire.


Les Jeux Olympiques doivent promouvoir l’unité, la paix et le respect mutuel entre les différentes cultures et croyances du monde. Une parodie de la dernière Cène dans un contexte de division et provocation est une déviation provocatrice et scandaleuse de ces principes.


LES IMMORTELS SE RETOURNENT DANS LEURS TOMBES


L’Académie française, en tant que gardienne de la langue française et siège des « immortels » qui la défendent, représente les valeurs traditionnelles et la pureté de la langue. La performance d’Aya Nakamura avec l’Institut de France comme décor de fond, utilisant un langage grossier et de l’argot est un manque de respect envers cette institution et ce qu’elle symbolise. Cette juxtaposition était inappropriée et offensante pour une cérémonie qui devait célébrer la grandeur de la culture française. Cette performance a manqué de respect envers la langue française, ses cinq académies et ses traditions. Elle était inappropriée pour une occasion aussi solennelle et internationale, elle a porté atteinte à l’image de la France et de sa culture.


LA GARDE NAKAMURIENNE


La performance d’Aya Nakamura accompagnée par des membres de la Garde républicaine en mode « clown » n’est non plus pas acceptable. La Garde républicaine est une institution respectée, associée à des fonctions cérémonielles et de sécurité de haut niveau, y compris la protection du président de la République. Un symbole de l’autorité, de la dignité et de la tradition de la présidence française. La voir détournée de son rôle solennel dans une performance frivole et ridicule est une dévalorisation de leur fonction et de leur image. Cette mise en scène est un manque de respect navrant envers une institution qui incarne la dignité et la tradition de l’État français, une part importante de notre identité nationale.


VALEURS DE L’OLYMPE


Les valeurs de l’Olympe, telles que l’excellence, l’amitié, le respect et l’unité, sont censées être au cœur de l’Olympisme et de sa cérémonie d’ouverture, célébrant l’esprit de la compétition sportive et l’unité mondiale.


Cette cérémonie était marquée par l’absence de cohérence thématique et de continuité dans la mise en scène des valeurs olympiques. Les segments étaient déconnectés les uns des autres, passant de tableaux historiques scandaleux à des performances modernes sans fil conducteur clair. Cette fragmentation a rendu impossible la transmission d’un message unifié et inspirant, pourtant essentiel pour une cérémonie censée rassembler et inspirer le monde entier.


Et que dire des athlètes qui sont les véritables héros des Jeux Olympiques, qui incarnent les valeurs d’excellence, de détermination et de fair-play ? Où étaient-ils hier soir ? Je ne parle pas de la petite centaine de malheureux bateaux qui les ont ballotés de droite à gauche, non, je parle de leur absence dans une cérémonie qui a accordé plus d’importance aux performances artistiques banales et aux mises en scène controversées qu’à la célébration de ces sportifs et de leurs accomplissements.



Cette cérémonie d’ouverture a brillé pour son manque d’éléments inspirants et son incapacité à susciter l’émotion et l’enthousiasme. Aucun message puissant, absence totale de moments mémorables, aucune élégance, grandeur et noblesse.


Les valeurs de l’Olympe, y compris la paix, l’unité et le respect mutuel, n’ont pas été représentées. Les choix artistiques polarisants étaient en contradiction avec ces valeurs, créant une ambiance de division plutôt que de rassemblement.


En 1992 j’étais volontaire aux jeux olympiques de Barcelone. Lors de la cérémonie d’ouverture j’ai pleuré. C’était beau, émouvant, fort, symbolique. Personne, ni athlète, ni spectateur ni téléspectateur, n’est resté insensible à cette cérémonie et les deux semaines d’épreuves qui ont suivi ont été imprégnées de cette émotion et en ont encore plus brillé.


Hier soir j’ai failli pleurer, mais de honte pour notre belle France et de tristesse pour ce rendez-vous manqué.


Prince Charles-Philippe d'Orléans, duc d'Anjou

20 commentaires

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Invité
28 août
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Bravo !!!! Je ne peux qu'approuver votre déclaration monseigneur !

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Merci votre Altesse d’avoir posé une parole claire et de vous faire le porte parole des français qui se sont sentis humiliés par cette cérémonie qui ne les représente pas mais néanmoins financée par leurs impôts

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Bonjour

Je partage votre consternation et j'ai honte ,quelque peu irritée de voir une cérémonie d'une ampleur se transformer en ce pitoyable spectacle avec des effets ravageurs et du plus mauvais goût

La France a perdu toute sa grandeur et c'est desolant

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Je n'ai jamais eu aussi honte d'être française !

Profondément républicaine, j'ai pourtant été horrifiée par le spectacle misérable, grotesque et violent de la mise en scène de la tête coupée de Marie-Antoinette sur fond sonore d'un chant tout autant sanguinaire sans omettre un tableau explosif en rouge écarlatequi m'a fait penser au sang abondamment versé sous la Terreur. Et pour "couronner" le tout des piques sur le Pont Neuf où naguère de nombreuses têtes offraient un hideux spectacle au peuple de Lutece. A vomir !

Ainsi donc est-ce l'image de notre si beau pays que nous avons donné au monde entier ? Hélas, oui et c'est impardonnable. Quelle ignorance crasse de cet organisateur pour résumer plus de 1500 ans…

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Elyane
29 juil.

Je suis absolument d'accord avec vous, Monsieur le Prince Charles. La performance de la chanteuse Mme Nakamura est imprégnée de gestes stéréotypés et grossiers, qui ne sont même pas rechorégraphiés, mais copiés collés sur des gestes de rue, sans réappropriation artistique. C'est de la reproduction de gestes triviaux. De même les mouvements des "danseurs" poms poms de Lady gaga... Nous assistons à une descente totale vers la reproduction des plus banalisées...

Elyane Natalicchi, artiste

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